Vue sur mer (By the sea - 2015) : vue sur rien...

Je suis tombé sur ce film (dont le titre original me fait penser à une toile d'Edward Hopper) tout à fait par hasard, et puis étant très intéressé par la thématique de la déliquescence du couple, je suis parti très confiant, m'attendant à un affrontement Brad Pitt/Angelina Jolie (c'est l'ex-madame Pitt qui est derrière la caméra) du même - excellent - tonneau que celui opposant Di Caprio et Kate Winslet dans Les noces rebelles, mâtiné d'une perversion à la Kubrick, façon Eyes wide shut (avec le couple Cruise/Kidman).

Et en fait rien. Il ne se passe rien, absolument rien (ou presque tant, lorsqu'il se passe enfin quelque chose, ça ressemble à un pétard mouillé !) pendant près de 2 heures. C'est chiant à mourir, les dialogues (quand il y en a) sont sans relief, à peine relevés d'un soupçon de vulgarité au début, pour donner l'illusion d'une once de dynamisme. En vain.

Alors qu'est-ce qui m'a fait rester jusqu'au bout ? Le décor glamour du Sud de la France (ou vendu comme tel puisque c'est en fait tourné à Malte) ; l'ambiance fin 60-début 70 avec en bruit de fond lointain des ritournelles signées Gainsbourg (pas les plus connues, mise à part L'anamour), d'autres airs de Sheila, Aznavour, Dutronc ; la photographie très léchée (exceptées les scènes de voyeurisme à travers une sorte de judas, très longues et très ennuyeuses), et puis des non-dits dont on a hâte de découvrir le dessous. Parce que quand même.

Il y a l'écrivain alcoolique en mal d'inspiration (Brad) et son épouse dépressive (oui, j'aime bien les dépressifs en ce moment lol), new-yorkais oisifs mais qui s'appellent néanmoins Roland et Vanessa. Un clin d'oeil (ou une pique ?) à Vanessa Paradis, très jalouse d'Angelina lorsqu'elle tournait The tourist (autre navet) à Venise avec Johnny Depp en 2010 ? Possible... Le Sud, la France, le couple en crise sans raison apparente, la durée annoncée du mariage (14 ans soit exactement le nombre d'années qu'a tenu le couple Paradis/Depp)... Ca y ressemble.

Sauf qu'on n'y croit pas une seconde, que même la psychologie des personnages ne colle pas à ce qu'ils devraient être, à leur comportement, leur attitude.

Au départ, on se dit qu'Angelina/Vanessa a dû être agressée, soit par un inconnu, soit par son mari pour refuser de se laisser toucher ainsi par lui. Mais en fait non. Elle a "juste" perdu  deux bébés in utero. Entendons-nous bien, évidemment que ce genre de chose traumatise, abîme un couple. Mais pas comme ça, pas de cette manière-là.

Au final, c'est un gros ratage en règle. La chronique d'un couple très bobo qui se regarde le nombril et se cherche des excuses pour se détester. Avec une Citroën DS cabriolet (le comble du chic) au milieu. Du coup, on se demande ce qu'est venue faire la pauvre Mélanie Laurent, ultime french touch, là-dedans, d'autant qu'elle a l'air de se faire autant chier que nous !